Dimitra Charamandas Aphe
Dimitra Charamandas. Aphe
Commissariat
David Lemaire
Kahina Hamlaoui
Vernissage
SA 27.09.25 à 17h
Aphe est un mot grec qui désigne le fait de «toucher» , aussi bien avec la peau que par les sentiments. Il est aussi utilisé dans le sens d’«allumer» ou d’«impliquer» . En choisissant ce vocable pour titre de son exposition, Dimitra Charamandas inscrit son travail dans un débat d’idées qui remet en cause l’opposition classique entre le toucher et la vue.
Depuis l’antiquité, la vue est comprise comme un moyen plus intellectuel d’appréhender le monde, reléguant le toucher aux activités artisanales et aux affects. Or, précisément, ces activités manuelles et ces expressions des sentiments intéressent Dimitra Charamandas. Elle se réfère d’une part aux miroloyia, des chants funéraires de la région du Magne qui confèrent aux femmes les proférant un statut prophétique, et d’autre part à des gestes quotidiens tels que préparer la nourriture, récolter la camomille ou soigner le petit bétail. Ces activités collectives relèvent du rituel et sont des ferments de cohésion sociale, mais elles sont reléguées aux interstices d’une société aujourd’hui fascinée par la productivité.
Dans cette exposition, Charamandas observe que les paysages qui lui sont proches (le Jura, la Grèce, mais aussi l’Amérique latine où elle a voyagé en 2024) sont structurés par des questions similaires : comment garder ou retrouver l’eau, comment faire des murs qui relient plus qu’ils ne séparent ? Ses peintures et son installation décrivent ces questions plus qu’elles n’y répondent, en accordant une attention sensible aux fissures et aux zones de rencontre.
Dimitra Charamandas est née en 1988, elle vit et travaille entre Soleure et Bâle.
Commissariat
David Lemaire
Kahina Hamlaoui
Vernissage
SA 27.09.25 à 17h

Metal crops (flowers fields II.),
2024, acrylique et gomme-laque sur bois, 14 x 19 cm, collection de la Banque Cantonale de Berne
Photographie © Esther Mathis

Forgotten rulers (Tomb I.)
2024, acrylique sur coton, 170 x 210 cm, collection Post
Photographie © Esther Mathis