novembre 2024
Vernissage des expositions
Adrian Schiess. Aucune idée
Arno Schmidt. Miroir Noir
- Vernissage
Informations pratiques
Ouverture 17:00
Discours 17:30
Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
Gratuit, sans inscription
Adrian Schiess. Aucune idée
À l’orée des années 1990, le travail d’Adrian Schiess a obtenu beaucoup de visibilité. Ses grands panneaux colorés posés au sol semblaient opérer une jointure entre abstraction radicale et minimalisme. Pourtant, l’artiste n’a eu de cesse de voir dans cette reconnaissance un « grand malentendu » que seul pouvait lever un autre pan de son œuvre : les œuvres sur papier.
Depuis le début de sa carrière, il y a plus de quarante ans, Adrian Schiess nourrit une pratique quotidienne du dessin. Il tente simplement de refléter son environnement sur le papier, au plus immédiat d’un geste sans virtuosité ni idée préconçue. Si ses panneaux colorés ne prenaient sens que lorsqu’on observait les reflets de la lumière se mouvoir à leur surface, l’artiste devant une feuille de papier s’astreint à devenir lui-même une plaque réfléchissante. Ce corpus immense – plusieurs dessins chaque jour pendant des décennies – et presque inconnu ouvre l’œuvre d’Adrian Schiess à des questions plus complexes et intimes : comment au tournant des 20e et 21e siècle un artiste peut-il composer avec sa subjectivité, ou la contenir sans la nier ? S’il est généralement convenu qu’une œuvre d’art est un reflet de son temps, s’agit-il du temps qui passe ou du temps qu’il fait ?
L’exposition est ainsi conçue comme un journal dessiné transgressant le temps linéaire. Car, si les jours du calendrier se suivent régulièrement, les années sautent en avant et arrière pour dessiner l’arrivée d’un printemps étalée sur près de vingt ans.
Adrian Schiess est né en 1959 à Zurich, il vit et travaille entre Zurich et Le Locle.
Arno Schmidt. Miroir Noir
Arno Schmidt, monument des lettres allemandes, est aussi l’auteur de milliers de photographies. Focalisées essentiellement sur son environnement proche, de la maison à la promenade en forêt, ces images témoignent d’un regard aiguisé et d’un sens très précis de la composition. Mais elles fonctionnent également comme une extension de son écriture. D’abord, elles documentent le paysage que l’on retrouve dans ses romans. La lande toute plate mais sans cesse changeante au fil des saisons, où cheminent, dans ses romans, faunes et géomètres amateurs le long d’infinies clôtures barbelées. L’attention portée aux détails atmosphériques nourrit aussi l’immense répertoire de métaphores que l’écrivain compile soigneusement dans son bureau. La prise de vue coïncide alors avec une prise de notes. Enfin, l’instantané photographique ressemble pour lui à la manière dont il écrit : par petits paragraphes sans transition entre eux et qui débutent par quelques mots en italique, pour mieux frapper la mémoire.
Pour Arno Schmidt, un souvenir est une perle : « Sur la ficelle de l’insignifiance, de l’ennui omniprésent, sont enfilées, comme sur un collier de perles, de petites unités d’expériences intérieures et extérieures.
De minuit à minuit il n’y a pas du tout « 1 jour », mais 1440 minutes (et parmi celles-ci il y en a tout au plus 50 dignes d’intérêt !). » Comme un paragraphe, chaque photographie serait donc un petit arrêt sur quelque chose qui accroche nos sens ou notre intelligence.
Arno Schmidt est né à Hambourg en 1914 et mort à Celle (Allemagne) en 1979.
L’exposition est réalisée avec l’aide de la Arno Schmidt Stiftung à Bargfeld