juin 2022
Vernissage des expositions
Stéphane Zaech. Nefertiti
Simone Holliger. User ma salive
- Vernissage
Informations pratiques
17:00 : Ouverture
17:30 : Discours
En présence des artistes
Musée des Beaux-arts de La Chaux-de-Fonds
Gratuit
Stéphane Zaech peint des gens, leurs habits, des paysages, des fleurs, des arbres bizarres dont les branches sont cassées pour ne pas avoir à sortir du cadre du tableau. Les gens aussi sont bizarres. Leur anatomie a pris des libertés que la nature ne permet guère. Que s’est-il passé ? Qui sont-elles, ces dames aux postures de statues mais aux visages de Picasso ? Que font-elles avec ces bras retords et tous ces yeux ? Est-ce une plaisanterie ? Certainement pas. Au contraire, c’est un piège, car là n’est pas le sujet de l’œuvre.
L’exposition retrace les dix dernières années de peinture de Stéphane Zaech. Depuis 1986, son travail, nourri d’histoire de l’art et d’allusions littéraires se déploie vers toujours plus de liberté. Il peint la couleur, la joie du pinceau qui raye la toile, la joie du nuage qui raye le ciel. Il peint le monde d’aujourd’hui avec les techniques des maîtres anciens. Sans grands discours sur l’art, Zaech se joue des références et se joue des entorses à la réalité pour simplement donner à voir la peinture elle-même, à la fois comme travail et comme jeu. Le jeu consiste à regarder différemment, à chercher ailleurs que dans l’évidence. Ainsi, par exemple, Nefertiti renverrait moins à une reine égyptienne qu’à un morceau de jazz dans lequel le Miles Davis Quartet inverse les rôles des sections rythmiques et mélodiques. Dans le travail de Zaech, ce sont peut-être les rôles attribués aux sujets représentés et au médium peinture qui sont inversés.
Stéphane Zaech est né en 1966 à Vevey. Il vit et travaille à Montreux.
Simone Holliger dessine, sculpte et assemble des volumes pour faire surgir bas-reliefs et rondes-bosses comme de grands personnages qu’elle pose à même le sol. Elle se nourrit du vocabulaire formel de la sculpture d’avant-garde du 20e siècle pour développer des formes géométriques et organiques. Holliger adopte une vision décomplexée du médium et utilise des matériaux précaires, souvent du papier qui évoque la tôle froissée, mais aussi de la mousse, du sagex et du plâtre.
Dans l’espace d’exposition, les formes abstraites deviennent des figures architecturales et anthropomorphes. Deux sculptures cohabitent, à la fois indépendantes et rassemblées par un lien tortueux. L’installation évoque la question intime du couple : quel espace pour soi, quelle relation à l’autre, qu’est-ce qui nous appartient? Elle en bouscule les représentations idéales, normées socialement et interroge ce qui est entendu, admis, obligatoire. L’interaction et l’intervalle entre les objets creusent un espace vide, entre intérieur et extérieur, une profondeur architecturale jouant avec les ambigüités.
Bien que ses œuvres aux dimensions imposantes suggèrent une solidité et une densité toute minérale, elles ne sont que des simulacres formés de matériaux fragiles : les deux figures sont comme des monolithes de façade, des colosses de carton-pâte semblables à ceux des processions et des carnavals. Elles deviennent les concrétions qui interrogent les faux-semblants de nos vies intimes.
Simone Holliger est née en 1986 à Aarau. Elle vit et travaille à Bâle.