75e Biennale d'art contemporain. Jubiler, encore!
Vernissage
SA 21.10.23 à 17h
Voici plus de 150 ans que la Société des ami·e·s du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds (SAMBA) célèbre l’art et fait rayonner la ville et le canton avec un évènement unique en Suisse romande. Ce rendez-vous incontournable de la culture régionale est une plateforme sans pareille pour valoriser les artistes neuchâtelois·e·s. Cette 75e édition de la Biennale est l’occasion pour tout le monde d’exprimer sa joie pour l’art et de jubiler encore!
Membres du jury:
Denis Clerc, membre SAMBA
Séverine Fromaigeat, curatrice indépendante
Catherine Monney, curatrice, Locus solus
Daniela Minneboo, curatrice assistante, Musée Langmatt
Amandine Sieber, membre SAMBA
Artistes sélectionné·e·s:
Yves André; Georges Ayusawa; Massimiliano Baldassarri; Rémy Bender; Pascal Berthoud; Fabian Boschung; Flore Calame; Tim Casari; Tan Chen; Johana Cherbuin; Roxane Christinet; Louis Clerc; Maciej Czepiel; Sebastián Dávila; Dominique Delefortrie; France Dépraz; Ligia Dias; Anne Emery; Rosalie Evard; Mehryl Ferri Levisse; Simone Nicola Filippo; Sara Francisco; Orélie Fuchs Chen; Liliana Gassiot; Monika Jurić Jaquenoud; Yannick Lambelet; Achille et Gilles Meier; Alizé Rose-May Monod; Chloë Naucelle; Anne Pantillon; Camille Pellaux; Aloys Perregaux; Geneviève Petermann; Réjean Peytavin; Thalles Piaget; Roberto Romano; Denis Roueche; Dominique Rytz; Sébastien Schnyder; Nathan Solioz; Benjamin Tenko Taillard; Xavier Voirol; Sophie Zede
Artistes Lauréat·e·s
Prix de la Biennale
Orélie Fuchs Chen (*1977, Neuchâtel )
JE VOUS SUIS, 2021.
Film numérique et pellicule, format 4/3, 36:08 minutes
JE VOUS SUIS est le premier moyen métrage écrit et réalisé par Orélie Fuchs Chen. Pour l’artiste, l’écran, comme l’espace théâtral, est le lieu de la mise en forme, de la « mise en corps » des mots. Il est aussi un lieu de rencontre, de vivre ensemble qui expose dans une tension constante la fragilité du texte, du jeu et de soi-même.
« Un jour, on m’a offert une catégorie. Elle ne me plaisait pas, j’ai voulu la changer. » raconte l’un des neuf personnages. JE VOUS SUIS questionne la singularité, la classification, mais dit aussi l’espace propre à chaque individu et ses liens a l’autre. Ce film aborde des thèmes complexes avec poésie et délicatesse.
Il a la douceur d’une caresse, d’un carré d’étoffe, d’un morceau de sucre qui crisse sous la dent.
Orélie Fuchs Chen engage un travail de recherche poétique à la croisée de l’écriture et des arts plastiques à l’École supérieure des beaux-arts de Genève, d’où elle sort diplômée en 2001. Autrice, scénographe, metteuse en scène et désormais réalisatrice, elle développe en parallèle le dessin, la peinture et la photographie.
Orélie Fuchs Chen vit et travaille au Locle.
Prix Jeune Talent
Tim Casari (*2001, Genève)
AMONCELLEMENT 1, 2023.
Porcelaine émaillée, dimensions variables.
Peut-être bien que Tim Casari est un chat. Tout son travail semble en effet focalisé sur deux préoccupations félines : dormir et s’approprier l’environnement domestique. Pour le dire en clignant des yeux, il cultive son intérieur. Il note ses rêves, en fait des croquis, des enregistrements, avec le plus grand sérieux. Il appelle cela des « observations ». À partir de ce matériau onirique, il fabrique des objets, pour manger, pour habiter, pour ranger des trucs et – souvent – pour se reposer. Ce pourrait être du design, il ne s’intéresse pas trop aux catégories. Avec des portes d’immeubles récupérées et découpées, il assemble une chaise à bascule qu’il nomme Oiseau libre ; avec un lampadaire ferroviaire et quatre morceaux de verre moulé, il empile une sculpture intitulée Sieste-SBB-CFF. Le programme est clair.
Ses œuvres en céramiques sont aussi la matérialisation d’un rêve. D’une forme notée aux confins du sommeil, il réalise plusieurs moules puis dépareille les moitiés. Rien n’est plus volatil qu’une image rêvée. Elle se brise dans l’éther du réveil. Tim Casari a d’ailleurs réalisé une table, munie d’une tige en acier forgé mise en rotation par un moteur de boule à facettes : elle sert à faire tomber les bols en porcelaine disposés dessus. Indiscutablement l’œuvre d’un chat.
Tim Casari vit et travaille à Genève et Neuchâtel.
Prix de la Fondation Huguenin-Dumittan
Tan Chen (*1969, Shaanxi, Chine)
UN PARAPLUIE JAUNE, 2020.
Panneaux de coffrage et bois, 122 × 122 × 132 cm
Septembre 2014, les rues de Hong Kong s’emplissent de près de 900 000 mille manifestant·e·s, rassemblé·e·s pour revendiquer leurs droits démocratiques. Le gouvernement chinois tente en effet de limiter le suffrage universel, en prévision des prochaines élections. Afin de se protéger des bombes lacrymogènes, les militant·e·s s’emparent alors d’un objet présent dans chaque maison : le parapluie. L’accessoire coloré dépasse rapidement l’utilitaire pour devenir signe de ralliement.
Avec cette sculpture, Tan Chen révèle ainsi la charge symbolique insoupçonnée de cette forme ordinaire, brandie comme emblème des luttes pour la liberté. Le choix du matériel revêt également une importance : en adoptant le panneau de coffrage, l’artiste amenuise la fragilité originelle et apporte une résistance nouvelle, défiant toutes tempêtes politiques. Dans ce geste, il souhaite de plus réactiver la mémoire, éviter l’oubli.
Après s’être formé à l’École des beaux-arts de Xian, en Chine, et à la Hochschule für Gestaltung und Kunst, à Bâle, Tan Chen s’installe en 2005 dans le canton de Neuchâtel. Il a su alors développer une pratique pluridisciplinaire, naviguant entre photographie et vidéo, sculpture et performance.
Tan Chen vit et travaille au Locle.
Prix du Public
Rémy Bender (*1988, Sion)
SÉDIMENTS SONORES, 2023.
Platines vinyles, roches calcaires, métal, colsons, 4 éléments de 50 × 100 × 50 cm chacun
Un certain 24 juillet, une tempête dévaste une petite ville nichée au creux d’une vallée parmi les plis d’une très vieille chaîne de montagnes aux entrailles calcaires. Des tuiles volent, des arbres tombent, un artiste passe. Sédiments sonores est une installation composée d’éléments récupérés et d’outils analogiques bricolés, des platines vinyles sur lesquelles ont été déposées des pierres trouvées entre les racines d’un arbre tombé. Le frottement sur celles-ci d’une seconde pierre, mimant une aiguille, joue le fantôme d’une musique, des murmures et des crépitements. Une technologie rudimentaire au service de la nature permet à Rémy Bender de développer un univers sensible. Il cherche à faire entendre ce que ces sédiments millénaires ont à raconter.Dans sa pratique artistique, Rémy Bender utilise souvent des phénomènes naturels pour produire des images en mouvement, des installations et du son. Ces dernières années, il a travaillé sur la topographie, notamment des curiosités géologiques en haute montagne, et l’histoire de la représentation mythique des alpes. Membre du collectif d’artistes suisses Facteur et de l’association transdisciplinaire Les Affluents, il enseigne le graphisme à l’EDHEA. Ce travail est le fruit de sa résidence à la Villa Numa à La Chaux-de-Fonds en juillet-août 2023.
Rémy Bender vit et travaille en Valais.
Vernissage
SA 21.10.23 à 17h