76e Biennale Vertiges
76e Biennale d'art contemporain. Vertiges
Vernissage
SA 27.09.25 à 17h
La 76e Biennale de la Société des amis du Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds (SAMBA) aura lieu du 28 septembre 2025 au 8 février 2026 avec un vernissage le 27 septembre 2025 à 17h.
Elle porte le titre :
vertiges
Vertige est un mot ambigu. Il témoigne d’une perte de repères. En cela, l’état du monde au bord de l’abîme nous saisit de vertige chaque matin, à l’écoute des nouvelles. C’est une sensation du corps qui se voit choir, du sol qui se dérobe. C’est un souffle qui se coupe. C’est aussi un envol, une ivresse, un désir fou que rien ne chasse, le vertige de l’amour. Pour expérimenter les vertiges, il faut avoir pris de la hauteur, garder les pieds sur terre et ne pas fermer les yeux. C’est le mal des éminences, l’intime tournis des solitudes perçu jusqu’au cœur des foules en fête.
Membres du jury:
Marie-Christine Gailloud-Matthieu – Dre.med. et curatrice indépendante
Florence Grivel – Journaliste RTS
Gabriel Grossert – membre SAMBA
David Lemaire – Directeur Musée des beaux-arts La Chaux-de-Fonds (voix consultative)
Marius Quiblier, président du Jury – Curateur assistant Kunsthaus Langenthal
Artemisia Romano – membre SAMBA
Artistes sélectionné·e·s:
Josse Bailly; Ju Bretaudeau; Romain Buffetrille; Tan Chen; Louis Clerc; Maciej Czepiel; France Dépraz; Ligia Dias; Florent Dubois; Janel Fluri; Orélie Fuchs Chen; Amadeus Furrer; My name is Fuzzy; Élise Gagnebin-de Bons; Priska Gutjahr; Katharina Henking; Martin Jakob; Malik Jeannet; Yannick Lambelet; Philip Maire; Charlie Malgat; Achille Meier; Camille Mermet; Jon Merz; Corinne Odermatt; Jan Van Oordt; Camille Pellaux; Dany Petermann Boulala; Vincent Python; Colin Raynal; Romain Rochat; Alain Rufener; Victor Sala; Delphine Sandoz; Jessie Schaer; Christine Sefolosha; Sparga; Grégory Sugnaux; Tenko; Helio Thiémard; Rebecca Tinguely; Emilie Triolo; Alexandre Valette; Garance Willemin; Thibault Ziegler
Artistes Lauréat·e·s
Prix de la Biennale – attribué par le jury
Élise Gagnebin-de Bons (*1976, Pompaples)
Vit et travaille à Lausanne
Une grande partie du travail d’Élise Gagnebin-de Bons trouve sa source dans les rues. Elles sont le lieu de luttes qui laissent des traces, parfois des tags, des symboles dont le sens peu à peu se perd. Elles sont le lieu de révoltes qui inventent des gestes, qui déplacent les corps de manière ambiguë, entre danse et traque. Elles sont un théâtre des opérations dans une guerre qui cherche à les uniformiser, à gommer leurs aspérités, les gentrifier pour rendre l’immobilier plus profitable.
De tous ces enjeux, Élise Gagnebin-de Bons est une observatrice tantôt indignée, tantôt sensible – comme une plaque -, tantôt engagée, tantôt ethnographe. Ses œuvres relèvent ce qui disparaît, explorent les ambivalences, suspendent l’action au moment où elle est encore indéterminée.
Ses œuvres ne se cantonnent pas à un médium. Elle photographie, peint, dessine, sculpte, et surtout elle vit, dans un engagement militant que son travail accompagne sans pour autant l’illustrer. L’art ne règle pas les injustices. Mais il souffle un air de désordre dans les boulevards de la complaisance.
Prix Jeune Talent – attribué par le jury
Malik Jeannet (*1997, La Chaux-de-Fonds)
Vit et travaille à La Chaux-de-Fonds
Invitation à s’asseoir et à jouer au Memory, l’installation MEMORY (ies) from the Bärengraben de Malik Jeannet met en scène douze paires de cartes postales identiques, acquises par l’artiste pièce par pièce lors de ventes aux enchères.
L’installation convie le public à adopter une posture tout autant ludique que critique. Derrière l’apparente légèreté du jeu, qui rappelle la fascination enfantine pour le zoo, se glisse une réflexion sur la condition des animaux captifs. La fosse aux ours de Berne, inaugurée en 1857 puis agrandie en 1925, reste quasiment inchangée jusqu’à la construction du parc aux ours en 2009. Trois ours se partagent ainsi 0,006 km 2 alors que le territoire d’un seul ours s’étendrait, selon Pro Natura, de 50 à 5000 km 2. En mobilisant à la fois l’expérience personnelle du jeu, l’objet mémoriel qu’est la carte postale et le souvenir collectif d’un lieu touristique ancré dans l’imaginaire commun, Malik Jeannet interroge notre rapport à la nature et les problématiques liées à son enfermement.
Après un début de carrière sportive et un diplôme technique, Malik Jeannet se consacre principalement à sa pratique artistique. Celle-ci, interdisciplinaire, oscille entre les arts visuels, la performance et l’architecture
Prix de la Fondation Huguenin-Dumittan – attribué par la SAMBA
Jessie Schaer (*1997, Yverdon)
Vit et travaille à La Chaux-de-Fonds
Installée à La Chaux-de-Fonds depuis peu de temps, Jessie Schaer a entamé un projet de travail sériel autour de son nouveau territoire de vie. Ce territoire est composé d’un logement, au sein d’une ville, dans lequel foisonnent des objets à la banalité trompeuse. Mais le médium photographique lui-même est aussi un territoire à baliser et, par la force d’une pratique longue, il est devenu pour Jessie Schaer, mieux qu’un studio, un refuge.
En arpentant sa nouvelle circonscription, l’artiste confronte la réité têtue des choses qui la jalonnent à leur représentation par la photographie. Il y a quelque chose de pongien (Francis, pas le sport) dans la contemplation d’une boule qui creuse un trou dans son image ou au contraire émerge du plan, toute chose, comme ces peintures qu’au siècle dernier on appelait « combines ».
Avec ce travail, Jessie Schaer poursuit une double chimère poétique, celle de faire de l’image une chose, et de la chose autre chose encore.
Prix du Public
Rebecca Tinguely (*1990, Angleterre)
Vit et travaille à La Chaux-de-Fonds
Les singularités urbanistiques chaux-de-fonnières constituent le fondement même de la pratique de Rebecca Tinguely. Originaire d’Angleterre, l’artiste témoigne, au moyen de l’aquarelle, de son arrivée en Suisse et du processus personnel de découverte, d’appropriation et de sublimation de sa ville d’adoption.
Avec Where to next, un glissement stylistique est opéré, quittant l’observation pure pour s’orienter vers une cartographie aux échelles désorientées, presque escheresque. Ainsi, l’architecture devient biographique et révèle la complexité administrative et émotionnelle des démarches de naturalisation. La cité se transforme en terrain narratif, où se logent l’intime, l’espoir, la peur de l’échec et de l’isolation. Les panneaux de circulation entravent hostilement la progression ; un sens interdit barre la route vers le passeport convoité. Par endroits encore, des appels à l’aide prennent la forme de bannière commerciale, un bureau austère symbolise peut-être le jugement bureaucratique. À l’aide des détails, l’artiste emmène le public dans sa quête, en l’invitant à chercher, à analyser et se perdre, pour faire émerger parfois la sensation jubilatoire de la trouvaille.
Vernissage
SA 27.09.25 à 17h

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon

Photographie: Gaspard Gigon