Léopold Robert a marqué son époque en exploitant des motifs jusqu’alors absents du champ de la peinture et qui coïncidaient avec l’inclination rêveuse des décennies romantiques: des brigands et de belles italiennes… L’exposition explore la manière dont ces figures émergent, dans les recherches préparatoires, et comment elles poursuivent une existence après que le tableau est achevé. Dessins en amont, gravures en aval permettent d’observer les différents états d’un sujet ou d’un lieu. Ils permettent de comprendre comment une image se crée et comment elle se diffuse, par l’utilisation de techniques très variées qui toutes ont en commun l’utilisation du support le plus léger: le papier.

Né aux Éplatures en 1794, formé à Paris, menant sa carrière à Rome puis à Venise – où il meurt en 1835 –, Léopold Robert était un peintre pour qui la question de la diffusion des images était cruciale. Croquis joints à une lettre pour garder contact avec ses proches, copies conservées en catalogue pour pallier la dispersion de ses œuvres, ou encore estampes sanctionnant le succès d’un tableau ou visant à faire connaître le visage de l’artiste, tous ces papiers ont des buts très précis, et chacun marque un état différent d’une œuvre en perpétuelle réinvention. Car cet artiste extraordinairement populaire obéit aussi aux lois du marché. Les multiples dessins témoignent des déclinaisons et des répétitions des sujets, signes d’un engouement du public autant que d’une stratégie de carrière.

L’exposition a reçu le soutien de la Fondation Nestlé pour l’Art.